HELP!!! La démocratie à l'école

Publié le par Candidate au CRPE 2010

 

Voici le sujet que je souhaitais étudier en ce début d'après midi...trop dur pour moi! Alors si vous avez des idées, ou des exemples de plan, je suis preneuse, car là vraiment je sèche! Si vous avez aussi d'autres sujets sur la démocratie...car en plus les textes ne sont pas géniaux (le 3 je ne vois pas quoi en sortir!)... Sniff, ça me stresse tout ça!

 

En tout cas, voici les quelques idées qui me viennent :

- pédagogie institutionnelle (F.Oury), Freinet, les classes coopératives

-l'instruction civique et morale

- la notion de responsabilité (priorité 2010)

- lutte contre les violences et discriminations

- les conseils d'élèves, les réglements de classe

- pédagogie du projet (différent d'une pédagogie purement transmissive)

- transversalité : maîtrise de la langue, culture humaniste (jugement, esprit critique)

 

Document 1 Quelle école pour quelle citoyenneté, G.Roche, 1998

Éduquer au civisme, c’est donner une éducation morale

« La morale de la contrainte et de la soumission aux règles imposées et artificielles ne semble plus porter de fruits, voire être en contradiction avec une école qui conduit à la réflexion, à la responsabilisation et passe par la dialectique, l’argumentation rationnelle. Le Maître doit convaincre l’élève, la force de son discours dépend de l’exemple qu’il donne : son comportement, ses attitudes, son honnêteté intellectuelle, sont essentielles à une éducation morale. L’école est le sanctuaire d’une libre parole pour l’expression d’une pensée libre, les conditions sont celles imposées par la vie commune. Le respect de l’autre s’impose d’emblée et ce sont les formes de civilité qui vont guider la vie de l’établissement, en faire le préalable car la civilité c’est la sociabilité. Ce savoir-vivre, c’est l’attention portée à la grande vertu qu’est la politesse. André Comte-Sponville lui donne dans son traité la place qui doit être la sienne. Les marques de politesses sont faites pour réduire les conséquences des tensions inéluctables au sein d’une collectivité et prévenir les premiers actes de violence, d’abord verbale, qu’il faut interdire. La politesse c’est le geste, la parole, le rituel qui font que l’autre est reconnu, c’est le premier pas destiné à introduire et à clore une rencontre, une discussion ou un débat. Les marques de politesse utilisées par le maître vis à vis de l’élève sont destinées à être rétrocédées par ce dernier, elles deviendront habituelles si l’école reste vigilante.

Le débat trouve sa place à propos de ces problèmes éthiques ou moraux liés étroitement à la civilité et au civisme, cette caractéristique du bon citoyen. Ce débat ne peut s’épanouir et se concrétiser qu’en passant aussi par des conditions d’organisation acceptées, expliquées, par un rituel finalisé : l’instant de silence (de recueillement, de réflexion muette) maintenu dans les établissements du Québec, le temps de parole respecté, l’écoute silencieuse de l’autre, le bannissement de toute violence verbale, d’autres formes encore. Le civisme est d’abord une exigence qui engage l’individu et définit sa place dans la collectivité. Il peut rayonner, s’imposer, se faire respecter à partir de deux éléments : la conscience de sa responsabilité, l’honnêteté intellectuelle qui le guide. L’école est essentielle pour mettre en relief ces deux priorités et apprendre à l’élève que l’enfer ce n’est pas les autres, qu’il peut se valoriser en assumant la responsabilité de ses paroles, de ses actes. Le maître doit être celui qui engage, et ce faisant, peut commettre une erreur mais gagnera en l’assumant, en revendiquant ce droit à l’erreur, en le reconnaissant aux élèves eux-mêmes. Assumer le jugement qu’on porte sur le travail demandé, c’est définir au préalable des critères, c’est-à-dire qu’un exercice, un devoir, seul est noté, qualifié, non l’auteur ; la part

d’affectivité doit être effacée. Il faut le répéter : l’éducation morale accompagne – voire précède – toute sensibilisation à la conscience civique. »

 

 

Document 2

La démocratie à l’école, H.Cellier, 2000

Pédagogie du projet et projets fédérateurs

« La pédagogie du projet se décompose en deux périodes ;

1. « l’avant-projet », lui-même comprenant le diagnostic de situation à partir d’outils d’analyse, la négociation sur les différents objectifs et l’action pertinente ; et, pour finir, un descriptif des moyens ;

2. « l’après-projet » qui prévoit trois autres temps : la planification des activités, la réalisation, 1’évaluation.

Ces étapes nécessitent de la part de tous les acteurs, enfants et adultes, des verbalisations, des explications, des formalisations. La pédagogie du projet vise à ce que les enfants soient les acteurs sociaux de leur propre construction du savoir. Elle ne peut exister en dehors d’une organisation coopérative de la classe et de l’école. Elle est porteuse des valeurs de solidarité, elle conçoit l’erreur dans l’apprentissage comme un moyen effectif de progresser, elle est résolument démocratique dans la mesure où elle inscrit les apprentissages scolaires de chaque élève dans une oeuvre commune concertée et négociée. Par là, elle met en jeu, lors des différentes étapes de la réalisation du projet, les compétences liées à la pratique de la langue et au développement de la pensée dans les domaines de

l’argumentation, de l’esprit critique, de l’éducation au jugement. Si de nombreux ouvrages critiques se réfèrent à la pédagogie du projet, les limites auxquelles ils se heurtent sont celles de la démocratie, ou, autrement dit, l’absence de négociation collective au sein des classes et des écoles. Lieu d’utopie par excellence, concept théorique, méthodologie d’apprentissage, victime du cloisonnement et d’une définition réduite à l’exercice administratif, la pédagogie du projet n’a de réalité que dans son acceptation politique, à savoir la mise en relation du plus grand nombre de citoyens. C’est pour cela que l’objectif politique de cohérence sociale est principal. On parlera alors de projets fédérateurs. »

 

 

Document 3

L’école, lieu de citoyenneté, F.Galichet, 2005

« Face à l’échec, au refus obstiné de celui dont on a la responsabilité éducative d’accepter d’entrer dans le processus d’apprentissage et/ou d’évolution qu’on lui propose, peut-on se donner le droit de poursuivre et, dans le cas de l’enseignant, d’user de son autorité institutionnelle et des obligations qu’elle entraîne pour tenter, patiemment et obstinément, de renverser ce qui semble le choix délibéré, parfois réfléchi et explicité, de l’élève ? Le postulat d’éducabilité non seulement admet ce droit, mais en fait un devoir. Il renverse la formule kantienne « tu dois, donc tu peux » en un énoncé symétrique : « tu peux, donc tu dois ». Il nous contraint ainsi à remettre en cause une certaine philosophie spontanée de la liberté, de la tolérance et du respect. La relation pédagogique à autrui est, en quelque sorte, antérieure au rapport de reconnaissance mutuelle obéissant à une logique de reconnaissance respectueuse. Elle est non seulement pas chronologiquement antérieur (comme l’état de « minorité » précède celui de « majorité »), mais aussi et surtout logiquement fondatrice. La pédagogie est l’exigence éthique de ne jamais considérer le choix d’autrui comme définitif et irrévocable, de ne jamais s’incliner devant lui comme la marque d’une impuissance sans retour. Le postulat d’éducabilité exprime le devoir de ne pas s’arrêter à la liberté d’autrui comme devant une extériorité inaccessible, conformément au principe de la morale ordinaire (« ma liberté

s’arrête là où commence celle des autres »), mais au contraire de la solliciter, harceler, provoquer de toutes les manières possibles et compatibles avec cette liberté même. Comme l’a bien souligné Philippe Mérieu, le postulat d’éducabilité n’est pas de l’ordre de la vérité, il ne se fonde pas sur un ensemble de connaissances qui permettrait d’affirmer que tel homme en particulier ou les hommes en général peuvent tout apprendre. Il est d’ordre éthique ou pratique ; il renvoie en dernier ressort à l’essence de la citoyenneté comme responsabilité pédagogique de tous à l’égard de tous. »

 

 

Document 4

Des conseils d’élèves à l’école primaire : essais pour une éducation à la démocratie, M.Raimondi Janner, 2007

(Introduction)

« Les conseils d’élèves apparaissent bien comme idée pédagogique au sens de D. Hameline, à savoir une idée qui possède une certaine valeur d’usage (le conseil pourrait servir à régler les conflits, à exercer des compétences citoyennes...) qui circule (cette idée de conseil se propage sans que l’on sache bien ni comment ni pourquoi) et qui est discordante dans la mesure où ni le sens ni les formes réellement prises, ni même les enjeux ne sont clairement définis. ...C’est pourquoi, suite à l’épochè pédagogique, le positionnement épistémiologique que j’adopterai, consiste en un questionnement sur toute pratique observée, afin de comprendre ce qui se passe ici et pourquoi, dans une approche compréhensive et qualitative. Les observations et tournages réalisés dans trois classes de différentes écoles qui couvrent les trois cycles de l’école primaire font apparaître différents constats. Tout d’abord il faut noter la multiplicité tant des formes spatiales et temporelles que des déroulements. Ensuite apparaissent des différences au niveau des attitudes des enseignants d’une classe à l’autre. Enfin, le sérieux des enfants dans leurs prises de parole et l’authenticité qui transparaît de leurs propos sont indéniables, comme s’ils pressentaient les enjeux d’un pouvoir dire, comme s’il existait ce que Francis Imbert nomme un savoir insu des institutions. A certains moments du conseil, certains enfants tenaient absolument à vouloir dire quelque chose au groupe, comme s’ils faisaient là l’expérience d’une pensée qui se construit, non seulement grâce au langage mais grâce à la dimension sociale du groupe. En outre, au-delà d’une expression personnelle, les prises de parole renvoyaient aux grands domaines juridiques, éthiques et politiques. Et chacune pouvait s’entendre comme moment fondamental et fondateur de l’inscription personnelle de son auteur dans une langue qui signifiait également son désir d’appartenir à l’humanité de sa condition. C’est pourquoi l’un des enjeux des conseils se situerait au niveau d’une visée anthropologique de l’éducation, dans la mesure où les conditions qui « permettent et qui permettront à l’homme de féconder l’humain » comme le précisent Jacques Lévine et Michel Develay, seront peut-être offertes. Précisément existe-t-il des conditions facilitant l’obtention d’une émergence et d’une circulation de la parole chez les enfants ? Ainsi, ce n’est qu’après avoir commencé d’observer différents conseils in situ, qu’est apparue une problématique ternaire. A savoir :

En quoi et à quelles conditions, les conseils d’élèves et de leurs délégués, permettent-ils de solliciter d’exercer une attitude éthique et démocratique ?

Ensuite, pourquoi et comment sur cette question des conseils, former un jugement pédagogique rationnellement étayé articulant réflexion critique et clinique ?

Enfin pourquoi en tant qu’acteur de la formation, se mettre en recherche, pour quels enjeux et dans quelles limites ? »

Publié dans Formation générale

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